Ça PASS pour Ernest

Ça PASS pour Ernest

La première année d'études en médecine (PASS) est difficile, car elle implique un apprentissage intensif des bases fondamentales des sciences médicales. Ernest Coutelan a su relever un à un les défis exigeants de cette année souvent redoutée : les heures d'étude intensives, la charge de travail élevée et l'apprentissage de connaissances complexes. Il est revenu sur cette année cruciale et sur ses années à JB qui, selon lui, ont joué un rôle important dans sa réussite.

Pourquoi avoir choisi JB comme lycée ?

Je suis arrivé à JB en classe de troisième. Comme je voulais faire mon lycée dans un établissement à la hauteur de mes attentes (à l’époque je savais déjà que je voulais faire médecine), je suis arrivé fin collège pour que la transition public/privé et collège/lycée ne soit pas trop difficile en seconde. Dans mon ancien établissement la rigueur faisait défaut, et à JB dès le début j’ai vu la différence. Le niveau était plus élevé aussi, j’ai dû vraiment me mettre à travailler, heureusement en classe il était plus facile de se concentrer, c’était calme et discipliné.

Comment t’es-tu préparé en amont de tes études de médecine ?

Je me suis très tôt renseigné sur les facultés de médecine, parce que les spécialités à choisir au bac ne sont pas les mêmes si on veut aller à Paris ou à Rouen par exemple. Pour Rouen, c’est très important de garder la Physique en terminale, et j’avais pris Mathématiques en deuxième spécialité. Je conseille aux élèves de JB de prendre aussi l’option Math Expert, pour la rigueur, la concentration et surtout la capacité de raisonnement qu’elle permet de développer. C’est un vrai plus pour bien aborder l’année de médecine, pour preuve nous étions très nombreux en grands admis à avoir pris Math Expert. En parallèle j’étais aussi inscrit dans une école préparatoire privée, mais si cela n’avait pas été le cas j’aurais fait  Prépa 0 à JB.

Comment as-tu valorisé ton profil Parcoursup pour entrer en fac de médecine ?

En plus de mes notes et de mon dossier scolaire, j’avais un véritable projet en sportif et associatif qui était de passer à la fois mon Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique, le certificat de Surveillance et de Sauvetage Aquatique en milieu naturel, le Certificat Restreint de Radiotéléphonie et le permis côtier. Je l’ai fait par passion avant tout, mais cela s’est avéré un très bon entrainement en terme d’organisation, de gestion de la fatigue et du stress, etc... Cela a sans doute permis de valoriser mon dossier, mais surtout à travers le secourisme j’ai eu la confirmation que sauver des vies c’était ma vocation.

Comment s’est déroulée ta première année de médecine ?

Je me suis préparé en amont, avant même la rentrée. Je savais que la méthodologie était extrêmement importante pour réussir cette première année, alors j’ai passé mon été à écouter des podcast, comme Hippocast. On y retrouve des interviews de grands admissibles, des tops 10, qui partagent leur expérience et expliquent leur méthode de travail. Cela m’a permis de me créer ma propre méthode et d’arriver plus confiant et déterminé à la rentrée. Parce qu’il ne faut surtout pas rater le départ. Donc j’ai tout de suite débuté mon année avec un gros rythme de travail, que j’ai gardé jusqu’au bout. Cela m’a permis de rester dans le groupe de tête, ça motive énormément de voir que le travail paie.

En décembre arrivent les vacances, et en janvier il faut y retourner, et là, pour moi, ç’a été très dur. Au premier semestre la motivation était forte, l’inconnu était excitant, j’étais impatient. Au deuxième semestre, ce n’est plus le cas, je sais ce qu’il m’attend, les nombreuses heures de travail à venir, la fatigue morale et physique refait vite son apparition. Nous avons nos résultats du premier semestre tard, en février, cela aussi n’aide pas, on reprend sans savoir ce qu’il en a été pour les premiers examens. Mais, il faut s’accrocher, car le jour des résultats, l’amphi se vide de près d’un tiers : tous ceux qui sont mal classés savent qu’ils ne réussiront pas leur année. Dès lors la suite du semestre se déroule dans des conditions plus agréables.

Mi-mai, nous avons nos derniers examens. Les 60 premiers accèdent directement à la deuxième année, ce sont les grands admissibles. J’en faisais partie. Les 200 suivants doivent passer un oral. A la fac de Rouen, l’oral porte sur le prix Nobel, il faut expliquer la vie et les travaux de deux prix Nobel parmi une liste de 24.

Pour finir l’année, avant l’été, nous effectuons notre premier stage infirmier en milieu hospitalier. Je suis allé en service de neurologie, j’ai fait un peu de réanimation et cela m’a beaucoup plus. Je me voyais urgentiste plus tard, mais finalement maintenant j’aimerais bien  travailler en réanimation. Ce stage est important et très motivant pour la suite.

Quelles aptitudes développées au cours de tes années à JB t’ont été le plus utiles pendant cette année de PASS ?

Mes années à JB m’ont donné de très bonnes habitudes. Mon emploi du temps de lycéen était chargé, avec les DS le mercredi après-midi, je me suis vite habitué à avoir un rythme de travail soutenu. Cette échéance hebdomadaire m’a aussi appris à apprivoiser mon stress, il est toujours là mais je m’habitue : désormais, je sais qu’il ne perdure que quelques minutes. Le niveau scolaire de mes camarades était élevé, cela m’a poussé à faire aussi bien, voire mieux. Tout au long de ma scolarité, j’ai été amené à réaliser de nombreux exposés : ce sont des exercices formateurs. Les certifications (ielts, Cambridge…) proposés par l’établissement m’ont également fait découvrir qu’un examen peut se dérouler sur une matinée, voire une journée entière, c’est un véritable entrainement pour les partiels qui attendent les étudiants en médecine.

Cette rigueur acquise durant ces quatre années a été un vrai plus dans ma réussite en médecine. Et pas seulement pour moi. De JB, nous étions 23 en PASS et nous avons été 17 à être admis en deuxième année, dont une grande majorité en grand admissible. D’autres de mes anciens camarades ont réussi la LAS, la deuxième voie d'accès aux études de médecine.

Quels sont les clefs pour réussir sa première année selon toi ?

La détermination. Même en ayant des difficultés dans les matières scientifiques, les plus déterminés y arriveront. De plus, l’accès aux études de médecine est plus ouvert depuis la création de la Licence Accès Santé (LAS).

« No stress » : pour ne pas être pénalisé par la panique due au stress, je conseille de travailler de façon constante. Je suivais un emploi du temps strict : j’allais tous les jours en cours dès 8h, je prenais une heure pour manger et le soir chez moi je travaillais à nouveau de 20h à 23h. Un conseil : gardez les exercices pratiques pour la fin de la soirée plutôt que la théorie. Il est moins difficile d’aller chercher dans sa mémoire que de mettre quelque chose dans sa mémoire lorsque l’on est fatigué. J’avoue avoir mis un peu ma vie sociale de côté durant cette première année, surtout les trois premiers mois, mais cela en vaut la peine.

Méthodologie, il existe trois grandes méthodes de travail : la méthode des J, la méthode des blocs et la méthode hybride. Je conseille aux futurs étudiants de les découvrir et de s’approprier l’une d’elles.

Avoir un binôme, travailler à deux, ou à plus, c’est stimulant, c’est rassurant, c’est réconfortant. En cas d’absence, ton binôme te permet de récupérer les cours. Dans les moments difficiles, les moments de doute, c’est vers lui que l’on peut aller.

Etre actif dans ses révisions. Lorsque les fiches de révisions sont au nombre de soixante, on ne peut pas juste se contenter de les lire, être passif, c’est en général peu efficace. Le but d’une bonne révision c’est de ressortir les connaissances étudiées pour savoir ce qui a été retenu, ce qui a été compris. Pour cela, j’avais chez moi un tableau blanc sur lequel je refaisais le cours à des étudiants invisibles. Chacun sa méthode, mais soyez actif.

Conseil Bonus : Travaillez bien les chapitres sur les forces, les plans, les vecteurs et la mécanique des fluides en spécialité physique. En spécialité chimie, soyez très attentifs lorsque vous aborderez le chapitre sur les acides et les bases, et surtout celui sur la ph-métrie. Vous me remercierez !

Les élèves intéressés par ce cursus et souhaitant poser des questions à Ernest, peuvent le faire directement via la plateforme.

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